Cédric, le magicien, découvre le pouvoir incantatoire des mots
Cédric découvre avec gourmandise l'étymologie de « fainénant » et pose la question dans son franglish: Can you think of any other example in French of the same word written with 2 different spellings?
Avec la réforme de l'orthographe de 1990, ils sont devenus légion puisqu'on peut écrire avec ou sans tiret la plupart des mots composés, sans accent circonflexe sur le i et le u la plupart des mots qui en comportait.
Les mots « bougent » sans cesse : ils changent de forme (orthographe) et de place (sens). Un exemple dans le meme champ lexical que le « fainéant/feignant » que tu cites, c'est l'évolution du latin labor : il se voit remplacé dans la langue française par un « travail » étymologiquement assez sado-maso (instrument de torture). Pour ne pas se retrouver au chomage, labor va prendre le sens spécialisé de « travail dans les champs » (spécialisé façon de parler: c'est alors le travail de plus de 90% de la population) puis de « travail du champ » et donner « labour », il réémerge aussi avec le sens de « travail long et pénible » sous l'orthographe de « labeur ».
Les clercs, ceux qui écrivent, aiment bien étaler leur savoir. Surtout si celui-ci est limité. Une des grandes spécialité de la langue écrite est la graphie sçavante et inutile. « Nénufar » a une origine arabo-perse, la fleur est-elle plus belle avec un « nénuphar » héllénisant ? Un qui m'énerve est « clef » (issu du latin clavis) alors que cela fait belle lurette que le « f » ne se prononce plus: quoi de mal avec « clé »? « Rémy » est-il plus justifié que « Rémi »? Et cétéra, et cætera.
Tu liras aussi l'explication de l'expression « en rang d'Oignon » et tu comprendras pourquoi j'adopterai la graphie simplifiée « ognon » pour le légume mais maintiendrai, fidelement et snobinardement, la graphie « Oignon » et la majuscule pour l'expression.
J'ai quand meme vérifié mes sources étymologiques. Si « fainéant » est composé, comme « vaurien » de deux mots facilement identifiables, il n'est pas lié a « feindre » (du latin fingere qui a donné « fiction ») et a son participe présent « feignant » (c'est devenu un synonyme mais ça n'est pas un doublet lexical – un mot issu de la meme racine). Un « feignant » est a l'origine quelqu'un qui feint de travailler (mais qui, en réalité, n'en fout pas une).
C'est assez logiquement que « fainéant » et « feignant », du fait de leur proximité phonétique et lexicale, ont finit par devenir synonymes.
Je vais changer le wiktionnaire pour refléter ceci. Tu corriges ton blog de ton coté ? ;-)