Comment dois-je vous appeler ? Jean-Marie ? Cher ami ?

Publié le par remi

Je retrouve papa, après une nuit à l'hôtel Royal, pour un petit-déjeuner au Café de la Renaissance, il me présente un bail.

 

- Non, on s'est mal compris, je n'ai jamais eu l'intention de te louer gratuitement cet appartement.

- Mais c’était ce qu’on s’était dit au téléphone.

- On s’est mal compris.

- Attendez, il y a un minimum de solidarité familiale quand même !

- La famille n'existe plus pour moi.

- Et qu'est-ce que je fais là moi ? Pourquoi est-on ensemble en train de petit-déjeuner ?

 

un peu coincé par une logique imparable et embarrassé par une culpabilité légitime, papa fait une pirouette :

 

- Parce qu'il y a entre nous une connexion intellectuelle, une amitié fondée sur des valeurs.

- Ha ! (sourire), alors comment dois-je vous appeler ? Jean-Marie ? Cher ami ?

- Comme tu le voudras.

 

Il avait fait le coup à mes sœurs – et le fait encore régulièrement – en insistant pour voir ses petits-enfants et soulignant que ce sont eux qu’il veut voir et pas mes sœurs « qui ne représentent plus rien ».

Elles souffrent beaucoup de cette attitude. À mon tour.

 

Je décide de ne pas faire appel à mon « ami ». S’il faut payer un loyer, autant aller ailleurs que dans un chantier inhabitable en l'état. 

 

 

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A
Passez tous au vouvoiement, surtout en présence de tiers. (Et "Monsieur"?)Sinon, chapeau bas, quelle résilience!
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F
On n'est jamais si bien trahi que par les siens ...
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L
« Je vous ai monstrueusement aimée » m’écrivait le papa de Rémi pendant le divorce. Un jour lassée de recevoir ce genre de déclaration, je lui ai écrit : « bon je note, vous m’avez monstrueusement aimé, donc vous êtes un monstre. » Fin d’une correspondance. Fin d’un divorce. 
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