L'habit fait l'abbé
Dimanche après-midi, Gioacchino m'appelle pour me proposer d'aller à un concert à l'Arsenal... L'Arsenal est un ancien arsenal militaire converti en salle de concert par Ricardo Bofill. Je fais une confiance aveugle dans les gouts musicaux de Gioacchino. Je dis oui. Rendez-vous est pris pour la brasserie de Maitre Kanter, diner prémusical.
Je décide de me faire beau et sort de la naphtaline le costume noir à col mao que j'accessorise d'une petite croix en argent sur la poitrine pour en accentuer le coté clergyman et en gommer le côté bourgeois-bohême.
Gioacchino rigole en me voyant arriver.
- tu sais ce qu'on va voir ?
- bah non... je te laisse me faire la surprise !
- des chants sépharades, dans le cadre des journées européennes de la culture juive.
- super ! un de mes souvenirs clés en musique, c'est une ballade séfarade par Esther Lamandier...
Avant le concert, j'engage la conversation avec un vieux monsieur sur "la religion et la foi de nos jours"
... ce que j'en dis :
c'est comme le sport, faut pratiquer, s'entrainer tous les jours pour être un bon sportif, croyant.
Un autre personne se joint à notre petit groupe, la conversation roule sur "les origines juives du christianisme" - je parle de ma fantastique amie Jutka auteure de cette drolissime anecdote sur la confusion linguistique entre messy et le Messie. Et puis, je ressors ma vieille marotte calendo-religieuse sur la concordance entre le début de l'ère chrétienne et la circoncision de Jésus de Nazareth. J'affirme péremptoirement et mes nouveaux amis boivent du petit-lait :
- on ne le sais pas assez mais l'ère chrétienne nait du moment de son entrée dans la communauté des hommes juifs et pas du jour de sa naissance ! Ce jour a longtemps été célébré par le catholicisme comme le jour de la Saint-Prépuce.
À un moment :
- j'aimerais vous présenter ma femme, qui dois-je introduire ? Le père... ?
- Appelez-moi simplement Rémi...
Mais il est temps d'aller écouter le concert. L'organisatrice des journées européennes de la culture juive, Désy Mayer fait un excellent discours et place à la musique séfarade.
hélas - je n'ai pas de photo de moi en clergyman...