Prénoms bébé
Je travaille sur l’ordinateur de Tereza.
Au moment d’enregistrer mon fichier, je découvre le document prénom bébé.doc (en français dans le texte).
Je demande à Tereza l’autorisation d’y jeter un coup d’œil. Nous avons un accord : notre enfant portera mon patronyme et Tereza choisit le prénom et que le prénom doit être prononçable en tchèque et en français. Hors de question de choisir un prénom tchéco-tchèque comme, par exemple, Řehoř que moi-même, après dix-sept ans passés à Prague, suis incapable de prononcer. On écartera aussi, les prénoms français avec une nasale casse-gueule pour les Tchèques, comme Jean.
Je découvre la short-list que Tereza a commencé à dresser. Je lui conseille, pour l’équilibre psychique de notre (peut-être) futur enfant, d’éviter les prénoms en –nique qui offrent une rime riche avec un verbe vulgaire du premier groupe. Ouste, donc, les Monika, Dominik ou autre Veronika, pourtant très beaux.
Cela me rappelle un agréable (et très jouissif) moment des vacances avec Mana et Robin, venus en France avec un couple d’amis, Sean et Eliza. Sean est le papa d’un petit Joseph qui vit avec sa maman à Paris. Joseph est parfaitement bilingue. Sean me demande de lui apprendre un peu de français. La conjugaison des verbes utiles comme foutre (compliqué : troisième groupe) aux voix actives et passives ; jouir (deuxième groupe, pas de passif) et le susdit verbe régulier du premier groupe avec le complément d’objet direct : « ta mère ».
Mais revenons à nos prénoms. On écartera les splendides prénoms latins-grecs mais difficile à porter comme Eudoxie ou Flavien. On appréciera les prénoms bibliques devenus catholiques comme Esther/Ester (avantage : indéclinable en tchèque). On se demandera pourquoi les Français ont introduit une diphtongue dans Olivier, sans quoi la correspondance avec Oliver eut été parfaite.
On continuera de chercher.