En bons voisins...

Samedi, en sortant de l'immeuble, je croise Hany Jettelova, ma délicieuse voisine qui habite au bout du couloir (et contrairement aux autres voisins, on s'apprécie et on s'invite irrégulierement mais a chaque fois avec grand plaisir) et qui - elle ne m'en voudra pas de dévoiler son age - ignore superbement ses 87 ans, se comporte en séductrice et m'appelle "milacku" ou "zlaticko" (mon coeur, mon chéri).

Je l'adore, elle est pour moi l'exemple vivant du proverbe "quand on est jeune, c'est pour la vie". Elle a une classe folle, de l'élégance et du charme - venant de toute autre qu'elle, le "milacku" serait déplacé - elle non.

Je l'invite le lendemain pour prendre le thé.

 

On parle de la vie, de la télévison, de l'hommage nécessaire et insuffisant aux héros de la nation (trop pour les hommes politiques et les militaires et pas assez pour les scientifiques, les ingénieurs, les médecins qui font cependant beaucoup plus pour le bien de l'Humanité que les précédents), des ravages de l'age et de sa résistance exceptionnelle (j'ai mis les Suites Bergamasques en sourdine et Hany percoit sans problemes les accords de Debussy), de la beauté de l'appartement et de la belle vue sur les marronniers du parc de la rotonde romane de St Longin sous nos fenetres, du propriétaire disparu (envolé!) de la boutique Abitare de mobilier italien dans Zitna, de l'inexactitude des échelles de richesse (Mlada Fronta Dnes publie un ranking des Tcheques les plus riches) qui ne prennent pas en compte en parallele avec la richesse affichée, les dettes contractées pour obtenir ces possessions (souvent des chateaux de cartes - comme le montre l'exemple de Vaclav Fischer). Bref, une heure de pur plaisir conversationnel.

Ah la belle vie qu'on vit quand on vit la vie qu'on veut!